À l’intention des enfants
À l’époque où les migrants islandais se sont mis à réfléchir plus profondément à leur histoire commune, de grandes préoccupations concernant l’apprentissage de la langue islandaise par les jeunes générations a commencé à se faire sentir. Il était essentiel de veiller à ce que les enfants conservent de bonnes compétences linguistiques pour contribuer à préserver la langue islandaise en Amérique du Nord. Des publications destinées aux enfants se sont développées comme une solution évidente à ce problème.
Le premier magazine islandais pour enfants publié en Amérique du Nord ne s’adressait qu’indirectement aux enfants. En 1897, Björn B. Jónsson a lancé Kennarinn, un magazine mensuel destiné aux enseignants islandais de l’École du dimanche et aux responsables de l’enseignement à la maison. Kennarinn leur fournissait du matériel pédagogique religieux et en islandais. À l’origine, le magazine était publié à Minneota, au Minnesota, et ensuite à Winnipeg en 1902 lorsque le révérend Niels Steingrímur Thorláksson a pris la relève en tant que rédacteur.
Le dernier numéro de Kennarinn est paru en octobre 1905. Une courte série de trois numéros de son successeur, Börnin, a suivi. Puis, en mars 1908, le révérend Niels a lancé le nouveau magazine bimensuel Framtíðin, qui s’adressait directement aux jeunes lecteurs. Le thème était à nouveau religieux, mais le magazine soulignait également le besoin de préserver un sentiment d’identité culturelle islandaise. Son contenu comprenait des poèmes, des récits, de courts essais, des notices biographiques et des jeux. Framtíðin a duré un peu moins de deux ans.
Gytha Hurst, la fille da la nouvelliste Guðrún H. Finnsdóttir et du poète et imprimeur Gísli Jónsson, raconte comment elle a appris l’islandais. Profitez de cet extrait audio avec transcription française.
Le magazine islandais pour enfants le plus influent publié au Manitoba était Sólskin. Le premier numéro de Sólskin est paru le 7 octobre 1915. Il était publié dans Lögberg, que les enfants pouvaient découper et plier pour former un journal miniature de quatre pages. Le créateur et premier rédacteur en chef de Sólskin était le médecin, poète, journaliste et activiste politique Sigurður Júlíus Jóhannesson, mieux connu sous le nom de Siggi Júl.
Un numéro typique de Sólskin contenait une sélection de poèmes, de récits, de courts essais, de notices biographiques, d’énigmes et de jeux. Souvent, Sólskin publiait également des lettres envoyées au journal par ses jeunes lecteurs. Plusieurs de ces lettres provenaient du Manitoba, mais d’autres provenaient de régions lointaines telles que la Colombie-Britannique, de plusieurs régions au sud de la frontière et, dans de rares cas, même de l’Islande.
Jorundur Eyford se souvient de la façon dont il a appris à lire l’islandais et à connaître les soins médicaux que Siggi Júl prodiguait à sa famille. Profitez de cet extrait audio avec transcription française.
Julianna Hill se souvient comment elle et son frère ont appris à lire l’islandais. Profitez de cet extrait audio avec transcription française.
En 1918, Siggi Júl a lancé Sólöld, un nouveau périodique pour enfants. Il n’a duré que six mois. Cependant, en 1934, il a lancé Baldursbrá, un magazine bimensuel qui ressemblait beaucoup à Sólskin en termes de format et de contenu. Baldursbrá a été publié pendant plus de six ans. Des publications comme celles-là ont joué un rôle important dans les efforts des migrants islandais pour préserver leur langue auprès des jeunes générations en Amérique du Nord.




