Vidéoclip de Our Valuable Inheritance, 1976
Un vidéoclip de la série documentaire télévisée Our Valuable Inheritance (1976) sur le poète islandais-canadien Guttormur J. Guttormsson. Le dialogue de la vidéo a été traduit de l’islandais vers le français dans la transcription descriptive ci-dessous.
Durée de la vidéo : 5:25
Transcription descriptive :
[La vidéo passe du noir pour montrer une photo d’auteur d’un jeune homme, puis les pages de couverture de plusieurs recueils de poésie.]
Narrateur : L’art de la poésie a toujours été cher aux Islandais. Cela n’a pas changé lorsqu’ils ont migré vers l’Ouest. Le talent pour la poésie s’est perpétué parmi les descendants des colons islandais. Guttormur J. Guttormsson, né en 1878, est le plus connu des poètes de l’ouest de l’Islande.
[La vidéo passe à une femme aux cheveux gris courts portant une veste bleu pâle et un foulard rouge et blanc, debout dans un champ.]
Narrateur : Nous avons demandé à Bergljót, la fille du fermier-poète, de nous raconter ses souvenirs de son père au cours de ses années d’enfance à Víðivellir, à Riverton.
Bergljót : Il composait tous ses poèmes pendant qu’il travaillait. Il les gardait tous en tête jusqu’à ce qu’ils soient terminés. Ou, devrais-je dire, jusqu’à ce qu’il en soit satisfait. Ensuite, il les rédigeait, en changeant peut-être un mot ici et là. Il aimait être agriculteur et composer des poèmes en travaillant. Il n’avait pas la patience de s’asseoir à une table et attendre d’être inspiré. Il aimait être agriculteur. On travaillait souvent avec lui en été, à faire les foins. On voyait que ses lèvres bougeaient pendant qu’il travaillait. Mais il n’écrivait jamais rien jusqu’à ce que nous rentrions le soir. Ensuite, il écrivait souvent jusqu’au petit matin. Ou encore, il lisait très tard dans la nuit. Travailler avec lui, c’était très amusant. Parfois, il mettait beaucoup de temps à former une meule.
Intervieweur : Une meule?
Bergljót : Oui, les moyettes de foin devaient être formées en meules. Ensuite, les meules étaient chargées sur un chariot à foin. Parfois, il lui fallait beaucoup de temps pour former une meule parce qu’il réfléchissait beaucoup. Je pense qu’il n’a jamais écrit un poème avant de l’avoir terminé.
Intervieweur : Penses-tu que ta mère l’a beaucoup influencé?
Bergljót : Oh, elle était une femme charmante et très bonne pour Papa. Elle l’a beaucoup aidé et a beaucoup fait pour lui. Le Dr Johannes Palsson a dit à son sujet : « Elle retrouve tout ce que le fermier a perdu. » Mais elle faisait bien plus que ça. Elle était une femme merveilleuse. Notre père nous a appris à apprécier les bons livres. Nous avons lu tous les meilleurs livres quand nous étions jeunes… les classiques. Il en était de même pour la musique. Chez nous, il n’y avait que de la musique classique. On lisait les meilleurs livres parce que Papa ne nous permettait jamais de lire des choses qui n’étaient pas bonnes… ou pas suffisamment bonnes.
[La vidéo montre la page de couverture du recueil de poésie de Guttormur, Gaman og Alvara, et la caméra passe ensuite à un stylo-plume à côté du recueil.]
Narrateur : Guttormur J. Guttormsson a écrit de nombreux ouvrages, notamment des poèmes et des pièces de théâtre. Le Dr Magnus Jonsson a dit à son sujet : « Guttormur est un poète formidable.
[La vidéo montre deux médailles, chacune dans une boîte de présentation, puis un certificat manuscrit décoratif en langue islandaise.]
Narrateur : Il est sensible aux préoccupations de ses compatriotes et souvent humoristique à leur égard. C’est incroyable à quel point Guttormur est islandais dans sa poésie, dans ses pensées et dans son être le plus profond. » Guttormur a été invité en Islande en 1939 et a voyagé à travers le pays.
[La vidéo passe à un bureau de travail en bois avec plusieurs livres et les deux mêmes médailles qui ont été placées sur le bureau. La vidéo passe ensuite à un plan plus large du bureau.]
Narrateur : Personne n’aurait deviné qu’il était né à l’étranger et qu’il a passé toute sa vie à l’étranger. Le bureau du poète et d’autres objets sont exposés à Winnipeg, à la bibliothèque de l’Université du Manitoba.
[La vidéo passe à une photo ovale en noir et blanc d’un jeune Guttormur dans un cadre en bois foncé.]
Narrateur : L’œuvre la plus célèbre de Guttormur J. Guttormsson est le poème original « Sandy Bar », mais lors de ses funérailles, Erla Gunnarsdottir, une jeune de la région ouest de l’Islande, a récité son poème « Goda Nott » (bonne nuit). Elle a également récité une partie du poème pour nous.
[La vidéo passe à un plan panoramique d’un chemin de terre et de terres agricoles plates avec des arbres au loin. La caméra passe ensuite à un plan plus rapproché des terres agricoles, puis à un gros plan d’une fleur jaune.]
Erla : Les brises sont calmes. Les vents se reposent pour la nuit. Le continent se prépare désormais à se coucher. Les derniers rayons du soleil disparaissent rapidement. La couverture sombre et soyeuse du crépuscule embrasse notre ferme. La terre est comme un lit préparé pour le repos. Bonne nuit. La terre est prête à se reposer. Bonne nuit.
[La vidéo montre un gros plan d’une femme aux longs cheveux bruns qui porte des lunettes, debout devant un arbre.]
Erla : Calme du ciel, ruisseau ici-bas. Arrête avec nous, paix de la nuit. Mes pensées s’agenouillent et prient. Mes soupirs chaleureux s’élèvent doucement. Toutes les douleurs ne sont plus présentes. Il sera bon d’attendre le soleil. Il n’y a pas lieu de craindre le froid. Le soleil viendra. Bonne nuit. Personne ne doit avoir peur. L’ange du jour arrive. Bonne nuit.
[La vidéo fond au noir.]