Extrait audio d’une entrevue avec Julianna Hill, 1989

Audio : « Les Islandais de Winnipeg » – Julianna Hill, 11 septembre 1989, Fonds de l’Icelandic Canadian Frón, Archives du Manitoba (1990-204)
Biographie : Julianna Hill est née à Winnipeg, au Manitoba, le 10 décembre 1917. Ses parents étaient Antony Natsuk, d’origine ukrainienne, et Guðrún Guðmundsdóttir, originaire de l’Islande. Julianna est décédée le 30 novembre 2002.
Durée de l’extrait audio : 2:18
Transcription audio :
Laurence Gillespie, intervieweur : Alors, ta mère t’a appris à lire l’islandais. Te souviens-tu de quelques détails sur sa façon d’enseigner?
Julianna Hill : Mon frère était toujours meilleur que moi. Mon frère saisissait les leçons d’un seul coup, sans même essayer. Moi, je devais y travailler. Ma mère nous asseyait avec un livre et nous le lisait. Nous avions aussi des ardoises. À l’époque, j’en avais une au rez-de-chaussée, une petite ardoise carrée. Nous écrivions des mots à la craie. Puis on effaçait les ardoises. C’était beaucoup moins cher que d’acheter du papier.
Laurence Gillespie : Quels livres avais-tu pour apprendre à lire?
Julianna Hill : Maman avait toujours des livres. Il y avait une librairie sur l’avenue Sargent qui avait toutes sortes de livres pour enfants et d’autres choses qui pouvaient aider. On avait tout ça.
Laurence Gillespie : À quel âge as-tu commencé à apprendre à lire l’islandais?
Julianna Hill : Je ne me souviens pas; la lecture était un élément permanent de notre vie en famille. C’était notre habitude; même si on n’avait qu’une seule minute, on s’asseyait pour lire un livre. En d’autres mots, la lecture ne nous était jamais imposée.
Laurence Gillespie : Quelles en étaient tes impressions? As-tu aimé apprendre à lire?
Julianna Hill : Tout ce que maman voulait qu’on fasse nous convenait parfaitement. Tu le comprends? Mais mon frère me causait de réels problèmes parce qu’il était toujours beaucoup plus rapide que moi. Il saisissait les choses très rapidement.
Laurence Gillespie : Ton frère était du même âge que toi, non?
Julianna Hill : Mon frère jumeau, oui. J’avais donc quelqu’un à mes côtés en permanence. Mais comme je vous le disais, tout cela faisait partie de nos habitudes.
Laurence Gillespie : Te souviens-tu des titres des livres que tu lisais à cette époque? Avais-tu des livres islandais pour enfants?
Julianna Hill : Oh oui. C’est ce que maman amenait à la maison, et l’alphabet et les différentes lettres et tout ce qu’il fallait apprendre, comme les I et les S.
Laurence Gillespie : Et Baldurs Brá? Ce titre te dit quelque chose?
Julianna Hill : Ça m’est très familier. Ça m’est très familier.
Laurence Gillespie : Je crois que c’est un magazine destiné aux enfants qui veulent apprendre à lire l’islandais.
Julianna Hill : Le titre m’est très familier.