Extrait audio d’une entrevue avec Gytha Hurst, 1989

Audio : « Les Islandais de Winnipeg » – Gytha Hurst, bande 1 de 2, 14 octobre 1989, Fonds de l’Icelandic Canadian Frón, Archives du Manitoba (1990-204)
Biographie : Gytha Hurst est née à Winnipeg le 4 août 1909. Ses parents étaient Gísli Jónsson de Norður-Múlasýsla, en Islande, et Guðrún H. Finnsdóttir Straumfjörð de Suður-Múlasýsla, en Islande. Gytha est décédée le 7 août 2002.
Durée de l’extrait audio : 2:52
Transcription audio :
Laurence Gillespie, intervieweur : Comment as-tu appris à lire?
Gytha Hurst : L’islandais?
Laurence Gillespie : Ouais.
Gytha Hurst : Mon grand-père a joué un rôle à cet égard. Mon grand-père, qui est arrivé quand j’avais peut-être deux ou trois ans. Il invitait les enfants à sa chambre. Et je me souviens qu’il avait un coffre vert qui nous intéressait beaucoup, et ce qui se trouvait dans le coffre. Il nous asseyait sur ses genoux et disait : « Nous allons maintenant faire un peu de lecture et de grammaire en islandais. » Et c’est ce que nous faisions. Puis nous étions récompensés par les menthes poivrées qu’il sortait de son coffre vert. Il était un vrai chouchou. C’était vraiment un homme très intelligent. Il organisait des soirées de lecture chez lui. Vous en avez entendu parler, bien sûr.
Laurence Gillespie : Ouais.
Gytha Hurst : C’est ce que faisaient les vieillards en Islande. Ils organisaient des soirées de lecture. Il n’y avait pas d’autres distractions. Ils apprenaient à lire et à écouter, et aussi à écrire de cette façon. Donc, je pense que c’est comme ça que ça a commencé. Pour nous, la langue était innée. Vous savez, la seule façon d’apprendre une langue, c’est à partir du moment où on commence à parler ou à écouter. Et donc, je pense que mon grand-père est arrivé à un moment propice pour nous, et il nous a beaucoup appris. En plus de cela, mes parents tenaient à ce que nous apprenions la langue. Ils n’insistaient pas parce que nous avions beaucoup de travail scolaire et nous étions impliqués dans plein de choses à l’école et par après. Mais ils voulaient que nous connaissions les principes de la langue, la bonne façon de parler et d’écrire, ainsi que la grammaire. L’analyse syntaxique et la conjugaison des verbes. Vous savez, même le nom propre est changé dans la phrase. Nous avions un tuteur le samedi après-midi et, étant assez jeunes à l’époque, nous étions un peu bouleversés parce que c’était le moment où les bandes dessinées sortaient dans le journal de la fin de semaine. Alors, le journal était livré et nous devions écouter notre tuteur, qui était une personne formidable.