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5.1 Un canal lumineux



5.1 Un canal lumineux

L'une des innovations technologiques les plus importantes utilisée au canal de Soulanges est sans contredit l'énergie hydroélectrique. En effet, l'électrification de la voie navigable a permis d'éclairer les 23,4 kilomètres qui composent son trajet, tout en servant à actionner les moteurs de l'ensemble de ses structures mobiles : écluses, ponts tournants et déversoirs. L'usage de cette nouvelle forme d'énergie a ainsi favorisé l'exploitation maximale du canal. Avec ses lampadaires répartis tout le long de son parcours, les navires pouvaient dorénavant le traverser 24 heures sur 24. De plus, le déplacement des écluses et l'ajout d'autres éléments tels de petits moteurs électriques réduisaient les coûts d'opération tout en diminuant le nombre d'employés nécessaires à leur mise en mouvement.

Credits:
Recherche et texte : Sébastien Daviau et Édith Prégent
© Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 2011

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La centrale hydroélectrique du canal de Soulanges, "le Petit pouvoir"
Vers 1920
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
Fonds Jean-F. Cuillerier
© Centre d'histoire La Presqu'île

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Le canal de Soulanges illuminé
Après 1902
Coteau-du-Lac (Québec), Canada
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Credits:
© The Canadian Engineer

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Le vapeur Caspian dans l'écluse numéro 5
Vers 1900
Coteau-du-Lac (Québec), Canada
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Credits:
William James Topley
© Bibliothèque et Archives Canada
PA-008503

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5.2 Une électrification graduelle



5.2 Une électrification graduelle

L'électrification du canal ne s'est cependant pas faite du jour au lendemain. La région de Soulanges ne possédait pas encore de source d'énergie capable de l'alimenter. Chargé de la réalisation de cet ambitieux projet, l'ingénieur Thomas Monro devait donc prévoir l'implantation d'une centrale hydroélectrique capable de répondre aux besoins de son nouvel ouvrage. Il fut alors décidé d'installer le bâtiment et ses composantes à Les Cèdres au point de rencontre entre le canal et la rivière à la Graisse; celle-ci se jetant 122 mètres plus loin dans le fleuve Saint-Laurent. Le site fut choisi en raison de sa dénivellation de près de 6 mètres entre la voie navigable et la rivière capable de fournir la force hydraulique nécessaire pour actionner les turbines de la centrale.

La conception de la centrale du canal de Soulanges sera confiée à trois compagnies distinctes1. L'évaluation des besoins en électricité du canal, l'élaboration du système de distribution de cette énergie, ainsi que la réalisation des plans et devis de l'édifice seront fournies par les ingénieurs de la Royal Electric Company. Le développement des systèmes hydrauliques (conduites d'amenée d'eau, caissons des turbines et déversoirs) provient de la Stilwell-Bierce & Simth-Vaile Company de Dayton en Ohio. Finalement, la construction de la centrale et l'électrification furent confiées le 17 janvier 1899 à la Canadian General Electric Company, soit seulement dix mois avant l'ouverture officielle du canal en octobre de la même année.

Cela explique pourquoi le système d'éclairage ne sera en fonction qu'à partir de 1900 et qu'il faudra attendre le printemps 1902 pour que les écluses et les ponts tournants cessent d'être activés manuellement2.

1. François Cartier. Canal de Soulanges. D'un défi à l'autre. Les Coteaux, Société de développement du canal de Soulanges / Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 1999, pp. 60-62.

2. Ibid., p. 59.

Credits:
Recherche et texte : Sébastien Daviau et Édith Prégent
© Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 2011

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Damien Lalonde et son fils Jean-Paul à l'intérieur de la centrale du canal
1903
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
Photographie provenant de madame Francine Dufresne
Fonds Canal de Soulanges
© Centre d'histoire La Presqu'île

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Émilia Lalonde, soeur de l'électricien en chef à l'intérieur de la centrale
1903
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
Photographie provenant de madame Francine Dufresne
Fonds Canal de Soulanges
© Centre d'histoire La Presqu'île

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5.3 La centrale hydroélectrique du canal de Soulanges : un bijou patrimonial



5.3 La centrale hydroélectrique du canal de Soulanges : un bijou patrimonial

L'électrification du canal de Soulanges a conduit à l'élaboration d'un édifice dont l'architecture, encore aujourd'hui, surprend et étonne. Conçue à des fins industrielles, la centrale hydroélectrique se démarque des autres bâtiments abritant les installations et le personnel du canal. Influencé par une approche stylistique typiquement canadienne, le bâtiment aborde le style « château » qui, selon l'historien de l'art Jean Bélisle, tire ses origines de l'arrivée au pays de Lord Dufferin en 18721. Ce dernier proposa de restaurer les portes de Québec à la manière des forteresses médiévales de façon à rappeler le passé français de cette ville. Peu de temps après, le Canadien Pacifique favorisa l'essor de ce type d'architecture par la construction d'une série pancanadienne d'hôtels dont fait partie le Château Frontenac.

La centrale mesure 26 mètres de longueur sur 8,5 mètres de profondeur. Elle est divisée en trois sections principales abritant respectivement la machinerie (corps central), le personnel (aile ouest) et l'entrepôt (aile est). Les matériaux qui furent utilisés sont la pierre calcaire, le béton pour les fondations, la brique rouge, la tôle et l'ardoise pour la toiture et du grès de l'Ohio pour les éléments décoratifs. À l'époque, le site de la centrale abritait également cinq bâtiments, dont quatre maisons destinées au personnel et au contremaître électricien. Malheureusement, seul l'atelier a été préservé2.

Classé monument historique par le ministère des Affaires culturelles du Québec en 1984 (maintenant le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec), ce joyau du patrimoine québécois est le témoin privilégié du dynamisme et de l'importance qu'a revêtu le canal de Soulanges. Il est important que cet édifice unique et l'environnement qui l'entoure soient conservés intacts pour les générations futures. En effet, des 87 centrales hydroélectriques qui furent construites au Québec avant 1900, seulement quatre subsistent encore de nos jours3.

1. Jean Bélisle. « Ancienne usine hydroélectrique » dans Jean Lavoie, dir. Les chemins de la mémoire : monuments et sites historiques. Québec, Les publications du Québec, 1991, tome II, pp. 349-350.

2. Sébastien Daviau. Les Cèdres : 300 ans d'architecture et d'histoire, circuit patrimonial. Les Cèdres, Municipalité des Cèdres, 2002, pp. 26-27.

3. Daniel Lauzon, dir. Bilan du patrimoine: transport, communication et service publics : Série 4000, fonction commerciale : série 5000. Québec, Les publications du Québec / Ministère de la Culture et des Communications du Québec, Collection patrimoine : dossier, 1999, p. 128.

Credits:
Recherche et texte : Sébastien Daviau et Édith Prégent
© Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 2011

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"Le Petit pouvoir", la centrale hydroélectrique du canal de Soulanges
4 octobre 1910
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
© Bibliothèque et Archives Canada
C-63798

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La centrale et les bâtiments adjacents
Vers 1910
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
© Bibliothèque et Archives Canada
C-63862

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Plan représentant le secteur où est située la centrale
Vers 1950
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
© Centre d'histoire La Presqu'île

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La centrale hydroélectrique du canal de Soulanges, classée monument historique en 1984
2009
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
© CLD Vaudreuil-Soulanges

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Le "Petit pouvoir" vu par les yeux de l'artiste Reynald Piché
1999
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
Donation de monsieur Reynald Piché
© Collection du Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
2000.37

14

Le "Petit pouvoir" en hiver
12 décembre 2005
Les Cèdres (Québec), Canada
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Credits:
Photographie de Bernard Bourbonnais
© Bernard Bourbonnais